Livres et films sur le Maroc

Films

Much Loved by Nabil Ayouch (2015)

Les prostituées sont des femmes comme les autres – A Marrakech, au Maroc, Noha, Randa, Soukaina et Hlima sont quatre amies, qui se prostituent pour gagner leur vie. Émancipées, indépendantes et libres, elles se battent pour surmonter chaque jour la violence de ceux qui les utilisent tout en les condamnant. Pour réaliser ce drame poignant, bouleversant et émouvant, Nabil Ayouch s’est extrêmement documenté et a parlé avec plus de deux cents prostituées marocaines, afin de donner un réalisme proche du documentaire à son film.

Le Sac de Farine (Sack of Flour) by Kadija Leclere (2012)

Alors qu’elle vit dans un foyer catholique, Sarah, 8 ans, est un jour récupérée par son père biologique qui lui propose de l’emmener à Paris. Mais contre toute attente, c’est au Maroc que la jeune fille se réveille. Plusieurs années plus tard, Sarah se bat pour choisir sa vie et ne plus subir celle qu’on a choisie pour elle. Le Sac de farine est un drame poignant, inspiré de la vie de la réalisatrice, qui met en lumière les problèmes liés au choc des cultures occidentale et orientale, et à la place des femmes dans la société maghrébine.

L’armée du Salut (Salvation Army) by Abdellah Taïa (2013)

ADOLESCENCE A CASABLANCA – Pour son premier film, Abdellah Taïa adapte son propre roman et raconte le quotidien d’un adolescent à Casablanca, en s’inspirant de ses propres souvenirs. Le réalisateur aborde le thème de l’homosexualité sans en fait le thème principal, pour se concentrer sur le récit initiatique qu’il met en scène dans ce film tendre et touchant.

Casablanca by Michael Curtis (1942)

En pleine Seconde Guerre mondiale, Rick Blaine, un Américain exilé, est à la tête du night-club le plus prisé de Casablanca, qui sert avant tout de refuge pour tous ceux qui souhaiterait quitter le pays. Un jour, le dissident politique Victor Laszlo débarque avec sa femme Ilsa, qui n’est autre que le seul grand amour de Rick… Oscar du Meilleur film en 1944, Casablanca est un drame romantique poignant, qui nous entraîne avec réalisme dans la vie quotidienne la résistance sous le régime de Vichy.

Un Thé au Sahara (Tea in the Sahara) by Bernardo Bertolucci (1990)

D’après le roman de Paul Bowles ‘The Sheltering Sky’
1947. Port et Kit Moresby, un couple d’Américains oisifs, débarquent à Tanger, accompagnés de Tunner, un ami mondain. Après dix années de mariage, Port et Kit, en mal de sensations fortes, espèrent raviver leur amour dans les sables du désert. Bientôt, l’envahissante madame Lyle et son fils Éric, se joignent à eux. Dès lors, Port n’a de cesse de semer ses compagnons et de s’enfoncer plus avant dans le désert. Les conditions de voyage se dégradent au fil du périple et bientôt, Port tombe gravement malade. Il trouve refuge dans un fort de l’armée française. Atteint de la typhoïde, son état s’aggrave. Kit reste seule face à l’immensité désertique…

Only Lovers Left Alive by Jim Jarmusch (2013)

Dandysme et vampires – En compétition officielle au festival de Cannes, Only Lovers Left Alive se distingue des films de vampires : il se démarque comme un anti Twilight ou un anti True Blood. Jarmusch traite de la mélancolie de ces vampires qui vivent dans un monde nocturne citadin rock et branché et rompt avec le genre teen-movie souvent associé à ces créatures dans le cinéma contemporain. Le réalisateur sublime cette nostalgie liée à l’immortalité.

Livres:

Rue des Voleurs (Street of Thieves) by Mathias Enard

C’est un jeune Marocain de Tanger, un garçon sans histoire, un musulman passable, juste trop avide de liberté et d’épanouissement, dans une société peu libertaire. Au lycée, il a appris quelques bribes d’espagnol, assez de français pour se gaver de Série Noire. Il attend l’âge adulte en lorgnant les seins de sa cousine Meryem. C’est avec elle qu’il va “fauter”, une fois et une seule. On les surprend : les coups pleuvent, le voici à la rue, sans foi ni loi. Commence alors une dérive qui l’amènera à servir les textes – et les morts – de manières inattendues, à confronter ses cauchemars au réel, à tutoyer l’amour et les projets d’exil.
Dans Rue des Voleurs, roman à vif et sur le vif, l’auteur de Zone retrouve son territoire hypersensible à l’heure du Printemps arabe et des révoltes indignées. Tandis que la Méditerranée s’embrase, l’Europe vacille. Il faut toute la jeunesse, toute la naïveté, toute l’énergie du jeune Tangérois pour traverser sans rebrousser chemin le champ de bataille. Parcours d’un combattant sans cause, Rue des Voleurs est porté par le rêve d’improbables apaisements, dans un avenir d’avance confisqué, qu’éclairent pourtant la compagnie des livres, l’amour de l’écrit et l’affirmation d’un humanisme arabe.

Ô Nuit ô Mes Yeux (O Night, O My Eyes) by Lamia Ziade

Avec ‘Ô Nuit ô mes yeux’ Lamia Ziade ne parle pas du Maroc mais consacre un formidable récit graphique à l’âge d’or de la variété arabophone. Dans ce livre il y a les cabarets du Caire, les studios, villas, casinos du Caire, les maris, les amants, l’alcool, les somnifères, l’argent, les suicides, les brownings, les scandales, les palaces. Il y a le chant, la musique, la voix, les ovations, les triomphes, la gloire. Il y a l’audace, le génie, l’aventure, la tragédie. 

Il y a des poètes et des émirs, des danseuses, des banquiers, des officiers, des imams, des cheikhs, des actrices, des khawagates, des musiciens, des vamps, des noctambules, des révoltés, des sultans, des pachas, des beys, des espionnes, des prodiges, des rois d’Egypte et la cour. D’éminents journalistes, de célèbres compositeurs, des patronnes de clubs, des grands chambellans, des joueurs de oud. Il y a la petite paysanne du delta et la princesse druze, le fils du muezzin et le chanteur solitaire, la star juive et le colonel héroïque. Il y a Asmahan, Oum Kalthoum, Abdelwahab, Farid el Atrache, Samia Gamal, Leila Mourad, Nour el Hoda, Sabah, Fayrouz, il y a les astres de l’orient. Il y a la classe, le glamour, la touche, le style. Il y a l’amour, la passion, la haine, la vengeance. Il y a des verres et des cigarettes, des cartes à jouer, des jetons, des dés, des bijoux, des drapeaux, des corans. Il y a les cinémas de Beyrouth, les palais de Damas, les quais d’Alexandrie, les rues de Jérusalem, la cour de Bagdad. Il y a la radio, les disques, les micros, les caméras, les génériques, les néons, le rideau, l’orchestre, le concert, le public, la transe. Il y a la voix des Arabes. Il y a les grands hôtels, le Saint-Georges, le King David, l’Orient Palace, le Mena House. 

Il y a la chute de l’empire ottoman et il y a la guerre en Palestine, il y a la prise du canal de Suez et la défaite de 1967, il y a un siècle au Proche-Orient.

La Civilisation, Ma Mère! (Civilisation, My Mother!) by Driss Chraïbi

Deux fils racontent leur mère, à laquelle ils vouent un merveilleux amour. Le plus jeune d’abord, dans le Maroc des années 30. Menue, fragile, gardienne des traditions, elle est saisie dans des gestes ancestraux, et vit à un rythme lent, fœtal. Radio, cinéma, fer à repasser, téléphone deviennent des objets magiques, prétexte d’un haut comique. Puis Nagib, le frère aîné, prend le relais. Durant les années de guerre, la mère s’intéresse au conflit, adhère aux mouvements de libération des femmes et, globalement, de son peuple et du Tiers Monde. Elle en est même le chantre. Elle sait conduire, s’habille à l’européenne, réussit tous ses examens. Elle est toujours semblable : simple et pure, drôle, et toujours tendre.

Cette Aveuglante Absence de Lumière (This Blinding Absence of Light) by Tahar Ben Jelloun

Juillet 1971, le narrateur participe au coup d’État fomenté contre le roi Hassan II. Échec cinglant, direction le bagne de Tazmamart et ses conditions d’incarcération inhumaines. Cinquante-huit soldats sont ainsi condamnés à la mort lente. Commencent alors dix-huit années d’humiliations quotidiennes pour les candidats à la survie : faim, obscurité, odeurs nauséabondes, déchéance physique, folie, souffrances indicibles, les détenus malgré tout tentent de s’organiser, profitant notamment de l’enterrement de l’un des leurs pour jouir quelques minutes de la lumière du jour. « Un jour viendra où je serai sans haine, où je serai enfin libre et je dirai tout ce que j’ai enduré. Je l’écrirai ou le ferai écrire par quelqu’un, pas pour me venger, mais pour informer, pour verser une pièce au dossier de notre histoire », dit le narrateur. Trente ans plus tard, son vœu est exaucé : Tahar Ben Jelloun s’empare de ce témoignage pour en tirer un roman et faire la lumière sur les atrocités inavouables du régime marocain. Le conteur envoûtant de L’Enfant de sable et de L’Auberge des pauvres connaît le pouvoir subversif des mots. Dans Cette aveuglante absence de lumière, abandonnant tout artifice littéraire, il trouve des mots simples et d’une effrayante justesse pour dire la barbarie et le délabrement, et offrir à nouveau la parole à ces prisonniers acculés au silence. Avec une implacable sobriété, il décrit l’enfermement cauchemardesque, la volonté de résister à l’horreur et la renaissance du narrateur par la spiritualité. Après Gilles Perrault et Malika Oufkir, Tahar Ben Jelloun choisit donc la voie de la fiction pour dresser à son tour un réquisitoire sans concession contre les ignominies du régime d’Hassan II.

Le Pain Nu (For Bread Alone) by Mohammed Choukri

Une famille, dans le Maroc des années 40, quitte le Rif pour Tanger. Afin d’échapper à l’écrasante tutelle du père, auquel ses enfants vouent une haine sans partage, le narrateur s’éloigne bientôt des siens. Il connaît la famine, les nuits à la belle étoile, et rencontre la délinquance, les amitiés nouées dans les bas-fonds de la ville, la sexualité, la prison, la politique. Quinze ans après la parution du Pain nu, la voix de Mohamed Choukri apparaît toujours comme celle d’un écrivain majeur.

Les Voix de Marrakech (The Voices of Marrakech) by Elias Canetti

D’un séjour à Marrakech en 1953, Elias Canetti enregistre d’abord des voix, des bruits, des gestes et des images.
Et imperceptiblement, par le jeu d’une simple et grave précision dans la relation des faits, ce récit de voyage devient aussi, au sens le plus strict et le plus concret du terme, un récit philosophique…

Confidences à Allah (Confidences to Allah) by Saphia Azzedine

A qui parler quand on est pauvre, perdue, rejetée de sa famille ? Jbara, petite bergère des montagnes du Maghreb, parle à Allah. Il est, dans un monde qui ne voulait pas d’elle, son seul confident. Elle lui raconte sa vie, la misère, le mépris, son père ignorant et brutal qui la traite en servante, les hommes qui la traitent en objet, la découverte progressive du pouvoir de la beauté, la prostitution, la prison, le désir d’ailleurs : une vie semblable à tant de vies de femmes, aujourd’hui. Monologue fiévreux, porté par une rage irrépressible, que la verve et l’humour rendent encore plus acérée, Confidences à Allah est un témoignage direct, cru, sur l’oppression des femmes, mais aussi, et d’abord, le portrait d’une jeune fille résolue à exister par elle-même, et qui ne se soumettra pas.

Onze Lunes au Maroc: Chez les Berbères du Haut-Atlas (Eleven Moons in Morocco at the Berber High Atlas) by Titouan Lamazou et Karin Huet

En 1982, Titouan Lamazou, jeune artiste – qui n’a pas encore fait parler de lui comme grand navigateur -, et sa compagne Karin Huet – écrivain – sillonnent à dos de mulet, d’un ramadan à l’autre, les vallées heureuses de Berbérie. La haute vallée des Aït Bou Gmez et celle des Aït Bou Oulli sont, en ces temps, très peu accessibles et bloquées quatre mois de l’année par les neiges. Les deux voyageurs ont appris la langue berbère avant leur départ : Karin rapporte de leur séjour dans le Haut-Atlas marocain un récit rare et singulier, qui met en lumière la vie quotidienne et le courage des femmes de ces montagnes. Titouan, lui, remplit plusieurs carnets de ses croquis, peintures et dessins d’architecture. Pour s’intégrer dans la vie locale, ils ont étudié l’ornementation islamique traditionnelle et proposent leurs services de décorateurs d’intérieur. Après la réalisation de deux décors, ils s’aperçoivent que l’inspiration locale est beaucoup plus subtile et originale que ce qu’ils avaient tout d’abord observé comme une simple reproduction naïve de la complexité des entrelacs étoilés arabes. Pour rendre compte du charme et de la spécificité de cet art populaire, Titouan photographie l’ensemble des décors peints, dans une soixantaine de villages des deux vallées. Ces témoignages, précieux et touchants, prennent aujourd’hui toute leur dimension ethnologique.

‘Lettres à un Jeune Marocain’ (Letters to a Young Moroccan) by Abdellah Taïa

Le Maroc bouge. Le Maroc attend. Le Maroc recule. Ses jeunes sont toujours ignorés, écartés. Qui leur parle directement? Qui les comprend? Qui les inspire? Qui les aide à s’affirmer, à être eux-mêmes et libres? À ne plus se sentir abandonnés, isolés? À prendre leur vie en main? Dans ce livre, 18 écrivains et artistes marocains envoient à ces jeunes des lettres qui viennent du cœur…Des lettres pour établir un lien inédit avec eux. Les considérer, les encourager, les critiquer. Les réveiller. Les élever ….